Ads Top

Balade au Bukit Brown Cemetery

Pour la première fois depuis plus de dix ans, nous ne pouvons pas revenir passer les vacances d'été en France. En effet, à cause des nombreuses restrictions liées à la crise du Covid-19, comme de nombreux concitoyens, nous avons préféré ne pas quitter le territoire singapourien de peur de ne pas pouvoir revenir à l'issue de la période estivale.

Nous sommes donc contraints de profiter de nos vacances à Singapour. Il y a pire comme endroit, c'est vrai... Et on se rend compte que l'on a pas mal bourlingué dans de nombreux pays et villes d'Asie  alors que certains endroits de Singapour dont nous avions entendu parler nous étaient encore inconnus même après avoir passé sept ans dans la ville-état !

Et justement, le Bukit Brown Cemetery fait partie de ces lieux à découvrir. Vous allez me dire que visiter un cimetière, c'est bof bof...
Et bien, il s'agit ici de l'un des plus grands cimetières chinois hors de Chine puisque de nombreux Singapouriens sont des immigrés de l’Empire du Milieu. L’un des plus anciens aussi, car au cimetière de Bukit Brown, certaines tombes remontent à 1830.
C’est là que sont enterrés les pionniers qui ont fait la cité-Etat : des marchands, des mécènes connus, dont certains ont donné leurs noms aux rues de la ville.
Et surtout, c’est un parc naturel très agréable de plus de 86 hectares, juste au sud du Mac Ritchie Reservoir, avec des tombes traditionnelles en arc de cercle sur les pentes de la colline, entre des arbres centenaires.
Abandonné en 1973, le cimetière reste une oasis luxuriante et envahie par la végétation.
Même si cela peut paraitre une idée saugrenue de visiter un endroit avec des tombes d'inconnus,
nous avons été étonnés par les styles différents,
et colorés.
Les sépultures des familles les plus aisées étaient souvent "gardées".

Ici, les gardiennes étaient parfois maquillées de rouge. Pour les Chinois, le rouge symbolise la chance, le bonheur et le feu. Et c'est également un signe de joie et de bonne fortune.


Parmi les 80.000 sépultures, un des plus connue est celle de Ong Sam Leong, un riche marchand enterré en 1918, que sa femme a rejoint en 1935. Les statues en taille réelle de deux gardes indiens Sikh, armés de fusils, veillent devant la tombe, répliques des gardes Sikhs que les riches Singapouriens avaient l'habitude d'employer.


Et puis, nous avons été surpris d'apercevoir ces genres de fanions colorés qui dans notre inconscient nous rappellent les aventures de Tintin au Tibet. Et bien, ce sont des drapeaux de prières typiques du bouddhisme tibétain. Aussi esthétiques soient-ils, le rôle originel de ces drapeaux à prières est de diffuser un message de paix et d'harmonie, pour la famille, les amis, et l'univers tout entier.

Et même en avançant dans la jungle profonde forêt à la végétation luxuriante,

on apercevait ces drapeaux de prière qui donnaient un côté mystique à notre balade.

Nous n'avons croisé quasiment personne,
à part un ou deux ang moh adeptes de running malgré la chaleur moite et étouffante.

Bref, c'est une bien jolie balade à la fois historique et culturelle et qui est tout sauf sinistre. D'abord parce que la jungle a repris ses droits et que tout est quasiment recouvert par une intense végétation. Encore plus, après la période de confinement où les travailleurs étrangers quasiment tous positifs au Covid-19 n'ont pu entretenir les tombes. De plus, ce cimetière peut être amené à disparaitre car Singapour manque tout bonnement de place pour construire routes et habitations. Les autorités ont déjà délogés plus de 5000 tombes en 2013 pour construire l'actuelle Lornie Highway, une énorme quatre voies qui a coupé le cimetière en deux !

A voir donc avant qu'il ne soit trop tard...

Pour en savoir plus


Fourni par Blogger.