Un petit goût de Portugal en Asie
Après les premiers jours à Hong Kong, nous décidons d'aller visiter Macao pour la journée.
Petite présentation rapide de ce bout de Portugal au milieu de l'Asie : avec près de 650 000 habitants (soit moins de 10% de la population de Hong Kong) établis sur un territoire de 30 km², Macao est une région de petite taille, mais qui compte parmi les économies les plus développées d’Asie. Depuis plusieurs années, l’industrie du jeu, interdite en Chine depuis 1949, tire l’économie de Macao qui connait un développement accéléré et dispose désormais du troisième PIB par habitant au monde.
Rétrocédé à la Chine en 1999 après 442 années passées sous contrôle portugais, Macao bénéficie jusqu’en 2049, comme Hong Kong, du statut de Région administrative spéciale symbolisé entre autres par une monnaie spécifique : le pataca.
Cet article, comme d'habitude tout en photos, sera donc spécialement dédicacé à mes fidèles lecteurs portuguais cantaliens préférés qui se reconnaitront *.
Depuis Hong Kong, il faut une fois de plus prendre le ferry à Sheung Wan.
Une fois au débarcardère qui ressemble presqu'à un aéroport, on saute dans un bus. Mais, apparemment il y a des navettes gratuites qui vous portent directement aux casinos. Ben oui, on vous déroule le tapis rouge pour que vous veniez dépenser vos euros ou dollars hong-kongais. D'ailleurs les dollars de Hong Kong sont acceptés sans problème à Macao.
Le taux de change est de 1 HKD = 1.03 MOP (Macao Pataca ! 😅)
Un dizaine de minutes de bus et on arrive en plein centre à Praça de Ferreira Do Amaral !
Rapidement, on comprend la place qu'a tenu le Portugal dans cette ville.
Et l'architecture surprend tout de suite, des bâtiments coloniaux accollés à des immeubles tout récents.
Sur les trottoirs, du pavé comme en Europe,
et des ouvriers qui s'affairent à les maintenir en bon état.
A voir ces premières images, on ne se douterait pas une seconde être en Asie.
Une place piétonnière,
des calçadas (pavés portugais),
on aurait presque l'impression d'être à Lisbonne !
Et parfois, on aperçoit des zelliges, ces petits morceaux de céramique émaillée utilisés pour l'ornementation, un peu comme au Maroc.
Et bien sûr, la particularité de la signalétique de Macao est qu'elle s'affiche en trois langues : chinois, portugais et anglais. Les langues officielles de l'aministration sont le chinois et le portugais mais c'est le cantonais (qui est un dialecte chinois) qui est le plus parlé par 90% de la population. L'anglais étant la langue de communication pour la plupart des touristes que nous sommes...
Mais j'ai été très surpris de voir encore des journaux en portugais.
On poursuit notre visite du centre historique de Macao.
La ville est très photogénique, d'autant qu'il y a un ciel d'un bleu remarquable.
Et il n'y a pas trop de monde, contrairement à Kowloon.
On trouve un peu de fraicheur dans les petites ruelles ombragées.
Et bien sûr, on fait la pause déjeuner dans un resto portugais,
qui ne paye pas de mine mais où il y avait des habitués de la bacalhau (la morue) ! Et bien sûr, le propriétaire des lieux en nous accueillant se tourne directement vers moi en me disant :
- Três? Fala portugues ?
Ben non justement, je fala pas le portougèche. J'ai bien quelques vagues souvenirs de mon époque guyanaise et de notre incursion à Oiapoque mais pas suffisament pour passer commande. Décidément après l'épisode Fernandinho, je vais finir par me demander si j'ai pas un passeport brésilien après tout.
Après la sieste le café, on continue notre balade dans les rues piétonnières,
et on arrive au point le plus touristique de la ville.
A cet endroit, il y a forcément beaucoup de touristes. J'ai été surpris par le nombre de groupes sud-coréens de conféssion chrétienne venus visiter cette ruine.
Et juste à côté, un autre lieu de prière...
Miss Z. qui est plus intéressée par sa BD que par les lieux ou Le Guide du Routard comme sa mère !
On continuer de déambuler dans les rues des alentours,
très calmes,
et tranquilles.
Bon comme parfois en Asie, il y a encore des vélos tuk-tuk.
Et puis encore et toujours ces devantures surprenantes de boutiques écrites en chinois et portugais. Allez jouons au jeu des traduction comme devant ce ferronier : ferros velhos,
ou cette boutique de médécine chinoise : farmacia chinesa,
et cette pâtisserie, pastelaria, où l'on mange d'ailleurs une délicieuse egg tart.
Puis la mercearia (pas besoin de traduction !).
Ah tiens, ici c'est la lavandaria c'est-à dire.... euh... un lavomatic lavomatique. Maintenant, j'ai un doute, je ne suis même pas certain que ce mot soit français !
Plus facile ce coup-ci pour bicicletas,
Et alors estabelecimento de comidas, j'ai ma petite idée, ça doit être pas très loin de la traduction de "boui-boui chinois où on mange pour 3 francs 6 sous 5 pacatas !"
Par contre là, j'étais ébahi de voir du jambon de Bayonne de Parme de Macao qui avait l'air d'ailleurs très appétissant dans cette boutique de viandes au four et fumées (Carnes Assadas e Fumadas).
Et que dire de Beco da felicidad qui veut dire allée du bonheur dans une petite allée sombre...
qui ressemble en réalité à ça !
Et quelques mètres plus loin, une scène de vie.
En revanche, les chinois sont vraiment nés avec le gène de la patience...
Par endroit, ça reste aussi parfois très moche,
et toujours très chinois.
On finit notre très beau tour du centre-ville par la Santa Casa da Misericordia.
Il a été décrit par l'UNESCO de la façon suivante : « avec ses rues historiques, résidences, édifices religieux et publics portugais et chinois, le centre historique de Macao fournit un témoignage unique de la réunion esthétique, culturelle, architecturale et technologiques de l'Orient et l'Occident, [...] il est le témoin de l'une des plus anciennes et les plus durables des rencontres entre la Chine et l'Occident, fondée sur le dynamisme du commerce international »
Bon, j'en rajoute un peu mais finalement, on a été pas mal surpris par cet ancien comptoir portugais qu'est Macao. On ne serait pas venus exprès de Singapour mais en étant basé à Hong-Kong pour quelques jours, c'est vraiment une destination à voir. Et finalement, deux jours n'auraient pas été de trop.
É isso por hoje. Adeus
*: petit clin d'oeil à Natahalie DS, João G. et Romain DC !
On s'écarte un peu du centre pour nous rendre dans un des casinos de la ville quand même par simple curiosité. On arrive donc la commune mitoyenne de Taipa et on traverse les mêmes grandes tours type cage à lapins qu'il y a aussi à Hong-Kong !
Puis en s'éloignant des grandes tours,
c'est surprenant d'arriver à nouveau dans un petit quartier à l'européenne,
avec de la verdure et des arbres centenaires,
des magasins un peu bobo et bio-bio,
et des cafés branchouilles.
Il y a même une placette avec une halle comme à Beaumont-de-Lomagne !
Mais attention la polícia veille au grain !
La preuve que cette ville est tendance, il y a même du street art à la mode, dont une oeuvre de cet artiste portugais Vhils que j'avais dévouvert avec Benoît de Stavanger ! 😉
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est de la création par la destruction en faisant littéralement exploser des parties du mur.
Petite vidéo explicative :
Impressionnant, non ?
Dans un tout autre genre, on arrive enfin devant les casinos tant convoités !
Notamment le Venitian qui est apparemment une réplique de celui de Las Vegas que nous avions vu à notre époque louisianaise.
Bien sûr, impossible de rentrer dans le casino avec une fille de 8 ans !
Par contre, on pourra faire un tour dans le faux Venise en carton-pâte et son ciel imité au plafond !
Bien sur un vrai-faux canal,
avec ses gondoles, un peu comme au Marina Bay Sands de Singapour.
Les gondoliers promènent les touristes curieux et leur chantent même des sérénades !
Mais même si c'est impressionnant, après tout ce n'est qu'un mall comme les autres...
bon ok, un poil plus luxueux !
D'accord, dans les toilettes ça en jette !
Et ici dans le casino The Parisian,
il y a une placette qui me rappelle vaguement quelque chose,
Ah ben oui, une copie de la place Vendôme !
Bon là, c'est guère mieux que les Galeries Lafayette, non ?
Ok ils ont mis un peu de sous dans le plafond et alors !
Oui bon...
Et là c'est censé recopier quoi déjà à Paris ?
Quelques chandeliers et alors ?
Et puis d'abord leur Tour Eiffel à l'extérieur, elle est deux fois plus petite !
Et en rose bonbon, ça fait vraiment chinois !
É isso por hoje. Adeus