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Le meilleur ou le pire de mes voisins singapouriens

Depuis un peu plus d'un mois que nous sommes arrivés à Singapour, nous réalisons petit à petit comment se passent les relations avec les Singapouriens. En fait, pour nous c'est encore difficile de dire seulement en les regardant, si ce sont des Singapouriens ou des PRC (en gros les chinois de Chine, PRC signifiant People Republic of China). Mais ce que nous avons remarqué, c'est que contrairement aux Norvégiens qui étaient plutôt froids et distants dans les rapports de tous les jours, ici les locaux avaient plus tendance à esquisser un sourire en voyant Miss Z. ou lançaient des "Hi !" plutôt chaleureux sur les chemins du Mac Richie Park par exemple.

Avant d'arriver, on avait lu ici et là ou entendu dire par les collègues installés depuis longtemps que c'était difficile de nouer des contacts avec les locaux. Peut-être, mais en tout cas on trouvait que ce n'était pas désagréable de voir qu'ils n'était pas complètement indifférents.

Et puis, il y a quelques semaines, lors de la fameuse fêtes des lanternes, alors que nous regardions par le balcon avec des amis invités pour la soirée, nos voisins de l'appartement juste en dessous du nôtre ont commencé à allumer ces sortes de baguettes-feu d'artifice. Ni une ni deux, alors que Miss Z. et ses copines applaudissaient depuis le balcon, nos voisins nous ont alors gentiment invités à descendre pour partager ce moment avec eux.


C'était un vrai moment magique où les enfants se sont régalés. Puis, ils nous ont invités chez eux avec leurs amis de passage pour partager un thé vieux de 16 ans rapporté expressément de Chine et des mooncake achetés pour l'occasion. Pour ne pas venir les mains vides, nous avions porté quelques fruits exotiques que Mr L. voulait nous faire tester et qu'apparemment nos voisins ne connaissaient pas tous.


S'en est suivie une longue discussion sur Singapour et les pays alentours à visiter, l'Europe et la France. Ah oui, j'oubliais de vous dire notre couple de voisins sont des profs d'anglais respectivement à l'université de Singapour (NUS) et dans un établissement du secondaire. Ils ont donc beaucoup voyagé, ont fait des séjours étudiants d'un an en Europe. Et tout au long de la discussion, Monsieur m'explique comment Singapour est loin d'être une démocratie, loin de là. Il m'explique comment, alors qu'il allait à la médiathèque nationale consulter et visionner un des nombreux films "bannis" par le parti politique en place (depuis 1965 !), il s'est retrouvé au bout de 5 minutes entourés d'une douzaine de policiers en civils qui lui ont presque fait comprendre qu'il était un terroriste... Bref, nous avons juste en dessous des voisins qui semblent avoir un avis éclairé et surtout qui sont ouverts aux autres.

Et puis hier, nous avons eu un tout autre contact avec notre voisin de palier direct. Lui a toujours sa porte ouverte (certainement pour faire circuler l'air), est toujours affalé sur son canapé torse nu en train de regarder la télé à longueur de journée pendant que son esclave sa maid (peut-être indonésienne ou philippine) s'affaire tout autour de lui pour astiquer le sol, préparer à manger et s'occuper des enfants ! Ce voisin bien sûr alors qu'il nous voit rentrer chaque soir (puisque sa porte est toujours béante) ne nous a jamais adressé la parole, sauf une fois pour nous dire sans aucune forme de politesse : "You make too much noise when you shut your door !". Ben oui mon vieux, si ta porte était fermée peut-être que tu nous entendrais moins... Et apparemment, hello, thank you et please sont en option pour lui. Et récemment, l'ayant croisé dans l'ascenseur, nous avons bien insisté sur un "Hi !" bien chaleureux espérant une réponse ou un regard de sa part. Rien ! 

Depuis, nous faisions moins attention pour fermer les portes "en douceur". Il est alors sorti un soir furieux en claquant sa porte. On en est arrivés à une discussion houleuse qui est bien montée dans les décibels où je vous épargne les détails mais des mots comme "not good neigbhbours" et "true singaporeans" sont sortis de sa bouche.

Ok, on a compris, inutile d'insister, nous sommes tombés parmi les 81 appartements de la résidence sur LE singapourien bleu-marine ou plutôt devrais-je dire jaune-citron ! Sans vouloir généraliser, surtout que nous ne sommes pas ici depuis assez longtemps pour s'en rendre compte, c'est plutôt une tendance générale du rejet de l'étranger qui pique le boulot des Singapouriens. Un grand classique quand plus de 30% des 5 millions d'habitants sont étranger (cf. ce très bon article de rue89 à ce sujet, merci Manu pour le lien).

Dommage car c'est lui qu'on va voir tous les soirs en rentrant et non pas nos gentils voisins d'en dessous ou qui ceux très nombreux dans la résidence qui sont juste souriants ? Mais pourquoi a-t-on tiré le mauvais numéro ? La faute à pas de bol... de riz, certainement.







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