Comment ai-je pu être vacciné à Singapour ?
Il y a un an exactement, comme dans de nombreux autres pays du monde, nous commencions tout juste à Singapour un confinement strict appelé d'ailleurs ici circuit breaker. C'est ainsi que nous avons passé en 2020, un total de 10 semaines (du 7 avril au 1er juin) coincés dans un appartement (relativement spacieux certes et avec une grande terrasse) en compagnie de Mamie N. et Papi J. qui étaient en transit dans la Cité-Etat juste avant que les frontières ne ferment complètement.
Plus d'un an après le début de cette pandémie, on ne commence à oser espérer avoir l'once d'un espoir d'apercevoir vaguement le bout du tunnel que grâce aux vaccins ! Sauf qu'en mars dernier au pic de la crise, on nous disait qu'il faudrait peut-être des années pour que les Big Pharma trouvent éventuellement un antidote contre M. Corona-casse-b....... !
Données: Potkins's Vaccines et FDA
Mais c'est sans compter sur l'exploit scientifique réalisé en à peine quelques mois... certes, surtout grâce aux milliards de dollars investis !
Il n'empêche que dès la fin de l'année 2020, le gouvernement de Singapour a annoncé vouloir vacciner tous les Singapouriens et les long-term residents (comprenez les "expats-et-assimilés" aussi bien que les travailleurs du bâtiment ou les maids) qui le souhaitent.
Alors en voyant cette planification gouvernementale et surtout en lisant la dernière ligne "Rest of adult population... by end-2021", on a tout de suite bien évidemment pensé en bon râleur français qu'on serait certainement les derniers à recevoir l'injection. En tout cas, bien après tous les Singapouriens de tous âges...sic. Mais rapidement, par le bouche-à-oreille, nous avons appris que des collègues ayant la soixantaine, français ou d'autres nationalités avaient pu se faire vacciner. Il n'y aurait donc pas de préférence nationale Singapore for Singaporeans... M'aurait-on menti ? Sanitairement, en même temps, ça se comprend. Le virus ne choisit pas les personnes à infecter en fonction de sa nationalité.
Depuis quelques mois, les spots publicitaires pour inciter les gens à se faire vacciner pullulent à la télé mais aussi sur YouTube (juste après Grammarly bien sûr !). On nous incite donc fortement à manifester notre intérêt pour la vaccination
en nous enregistrant sur ce site : https://www.vaccine.gov.sg
Alors, bien sûr Mrs S. et moi nous sommes enregistrés sans trop y croire. Puis, nous avons appris par la presse que Singapour élargissait la vaccination aux plus de 45 ans... notre tranche d'âge (de justesse !). Quelle ne fût notre surprise, lorsqu'un vendredi après-midi juste après le travail, nous recevions un SMS du MOH (Ministère de la Santé) nous invitant à sélectionner une date parmi les créneaux disponibles dans les 30 jours.
En deux minutes et de façon automatique via une plateforme Internet, le rendez-vous était pris pour les deux dates. Impeccable, on ne pouvait pas mieux commencer le week-end !
Petit moment de doute tout de même au moment de confirmer les dates de rendez-vous pour savoir lequel des vaccins autorisés dans le pays nous pourrions recevoir.
Mais même si Singapour a passé commande auprès des laboratoires pharmaceutiques Pfizer, Moderna et Sinovac (le chinois...), les milliers de doses de ce dernier croupissent pour l'instant dans un hangar car il n'est pas encore autorisé par les autorités singapouriennes.
Singapore has been using vaccines made by Pfizer-BioNTech and Moderna, and has taken delivery of 200,000 doses of CoronaVac, the vaccine of Sinovac Biotech, which has yet to be granted emergency use approval by Singapore authorities.
Renseignements pris, c'est bien le vaccin Pfizer qui nous sera administré en deux doses espacées de trois semaines. Ouf de soulagement...
Le jour J, on arrive devant le Community Center, une sorte de maisons de quartier.
Des jeunes sont chargés de nous orienter après nous avoir fourni un numéro, comme à la CAF !
Ensuite, on a un entretien assez rapide avec une personne qui vérifie nos documents officiels et notre identité. Attention, il vaut mieux connaître par cœur son propre numéro de téléphone et son FIN number (notre numéro d'identification en tant que foreigner !).
On nous présente ensuite la liste des possibles effets secondaires à l'intérieur d'un petit livret récapitulatif traduit dans les 4 langues officielles de Singapour (anglais, mandarin, malais et tamil). Et si on est toujours d'accord, l'étape suivante c'est la piqûre. L'infirmière, très sympathique, nous rappelle une dernière fois les précautions à prendre en cas de douleur ou de signes anormaux que l'on pourrait détecter dans les 12 à 24 heures suivantes.
A l'étape suivante de ce parcours fléché, on reste en observation dans un grand hall, toujours en respectant la distanciation sociale, pendant une bonne demi-heure le temps de voir si on ne fait pas de réaction allergique. Malgré les nombreuses personnes présentes, l'endroit est relativement silencieux. Enfin, disons plutôt qu'il y règne un silence entrecoupé toutes les 2 secondes par une liste de noms chinois, malais, indiens ou occidentaux égrainés au micro par un petit jeune qui se prend pour un animateur de quine de la salle des fêtes de Jaleyrac dans le Cantal ! Tout ça, pour appeler les personnes au dernier bureau afin de les libérer. En prime, on reçoit un magnifique certificat de vaccination et on nous rappelle notre prochain rendez-vous dans 21 jours.
Tout compte fait, ce n'est pas bien différent de la France... De sources sures, il parait que cela se passe à peu près de la même manière au vaccinodrome du Ramier à Toulouse. Pas vrai, Mamie N. et Papi J. ?