Un café au Gotham Building !

Hier, alors que nous passions en taxi devant le quartier malais et la grande mosquée de Singapour, je me faisais la remarque que nous ne nous étions jamais approchés de cet énorme gratte-ciel au style Art déco si particulier. Après nous être débarrassés de Miss Z. pour sa énième birthday party du mois, nous Mrs S. avait prévu d'aller dépenser ses bons d'achat dans la rue branchée Haji Lane. Mais j'ai eu la lumineuse idée d'aller enfin faire un tour dans cet immense immeuble de Parkview Square alors que nous entamons bientôt notre cinquième année à Singapour.

Il faut dire qu'il dénote un peu pas mal dans le quartier cet immeuble. Parkview Square est un gratte-ciel de bureaux de 144 mètres de hauteur et de 24 étages, construit en 2002. Le gratte-ciel est construit dans le style Art déco du début des années 20 et est inspiré du Chanin Building à New York.

Certains l'appellent même le Gotham building à cause de sa ressemblance avec les bâtiments de Gotham City la ville du célèbre super-héros Batman.

En arrivant devant le bâtiment, on fait face à une énorme grue dorée ainsi que de nombreux bronzes et sculptures,


dont la fameuse snail queen (femme escargot) signée Salvador Dali ! 

Il parait que l'endroit est censé nous rappeler la place Saint-Marc de Venise.


Palmiers et dorures cohabitent...



Nous pénétrons à l'intérieur du building où les décorations sont très luxueuses,  ce qui en fait l'immeuble de bureaux le plus coûteux de Singapour.

Baisse des loyers à Singapour !

Quand on est locataire d'un logement à Singapour et que la date de fin du bail de location approche, il y a 3 possibilités. Le propriétaire peut décider de récupérer son bien pour l'habiter lui-même, de le vendre, de renouveler le bail avec le loyer inchangé ou encore de réajuster le loyer à la hausse ou à la baisse selon l'état du marché.

Le problème, c'est que jusqu'en 2013 les loyers étaient systématiquement revus à la hausse à la fin du bail. En effet, Singapour a connu une hausse continue des loyers depuis 2006 exceptée lors de la période de la crise financière de 2008. Et à en croire les statistiques de Singapore Real Estate Exchange, c'est en 2013 (lors de notre arrivée et installation à Singapour) que les loyers ont atteint un pic. Mais depuis, on constate une décrue constante des loyers. Parmi les raisons invoquées par les spécialistes pour expliquer cela, il y aurait :
Toutes ces conditions réunies ont pour conséquence de laisser de nombreux logements vacants pendant plusieurs mois et les propriétaires n'ont pas d'autre choix que de baisser les loyers pour retrouver des locataires.

Et donc, il y a quelques semaines, nous arrivions au terme des deux ans de notre contrat de bail de location. Nous tenions particulièrement à rester dans cet appartement, déjà pour éviter le surcoût et les tracas liés à un déménagement. Surtout, nous nous y plaisons beaucoup. Et chose rare apparemment, la proprio est plutôt sympa comme les fois où nous avons eu un problème de clim qu'elle a fait changer rapidement. Certes, le condo est relativement ancien pour Singapour (construit en 2002) mais l'appart est spacieux contrairement aux logements actuels de type shoebox (comme notre ancien appart où on a à peine la place de mettre un lit dans la chambre à coucher) qui se font maintenant dans les nouvelles constructions. En plus, des travaux de rénovation de la résidence avait été entrepris il y a tout juste un an.


On contacte donc l'agent immobilier de la propriétaire par message Whatsapp. Heureusement d'ailleurs car je ne suis pas certain que j'aurais tout compris avec son accent singlish si ces échanges s'étaient faits de vive voix. Nous lui faisons part de notre souhait de renouveler le contrat de location mais en négociant une baisse du loyer de quelques centaines de dollars. Et à notre grande surprise, cela été accepté sans négociation si ce n'est une extension de contrat d'un an supplémentaire seulement !

A mon avis, la propriétaire espère que la baisse inexorable des loyers va s'arrêter. L'agent nous a dit qu'elle voudrait peut-être vendre éventuellement l'appartement d'ici un an deux mais les perspectives de revente à court et moyen terme ne sont pas très favorables aux propriétaires actuellement. Ou alors elle voudrait ré-augmenter le loyer l'an prochain si le marché repart à la hausse... En tout cas, sans être un as de la négociation, nous avons réussi à baisser le loyer à 2800 alors qu'en 2013 le même appartement se louait assez facilement à plus de 4000 dollars!


Pour la peine, j'ai entrepris de repeindre les murs qui commençaient à avoir un peu trop vécu. Cela m'aura couté à peine 70 dollars en pots de peinture et matériel mais surtout de l'huile de coude et un peu de mon temps. Bon, je ne suis pas très courageux, je ne peins qu'un ou deux murs par samedi... Il faut juste espérer qu'on ne déménagera pas dans un an. A suivre donc...

Le vélib façon Singapour

Alors que les vélibs existent depuis longtemps à Paris, et que les vélôToulouse n'ont fait leur apparition que quelques années plus tard dans la ville rose, ce n'est que depuis quelques semaines que l'on voit fleurir ces vélos en libre service à Singapour. Dans un pays où conduire est un privilège et non un droit, on ne peut plus se promener sans voir ces vélos jaunes et gris au milieu des trottoirs, près des parcs ou des stations de métro.


Comme nous habitons à une bonne quinzaine de minutes à pied de la station de métro la plus proche, ce n'est qu'aujourd'hui, que j'ai pu tester le bike-sharing made in Singapore ! En effet, nous étions partis avec nos vélos électriques hier après-midi jusqu'au MRT et sommes revenus tard dans le nuit avec le taxi. Ce matin au réveil, en plus d'avoir la gueule de bois, je n'ai pas eu le courage de faire les 15 minutes de marche en trainant mes claquettes sous le cagnard et la température ressentie dépassant allègrement les 40 degrés Celsius !


Je me souvenais avoir aperçu la veille dans le condo un de ces fameux vélos jaunes Obike. D'ailleurs, contrairement à ce qui se fait partout ailleurs, il n'y a pas de station spécifique pour récupérer ou déposer les vélos. La seule règle est de les laisser à l'abri dans un endroit public. Mon voisin a donc enfreint la loi car un condo est considéré comme un bâtiment privé...



Une fois l'application correspondante téléchargée sur mon téléphone, je répère sur la carte tous les vélos géolocalisés aux alentours. Il y en a même plusieurs à proximité directe. Il me suffit alors de scanner le QR code qui se trouve sur le guidon pour que dans la seconde qui suit, l'antivol se débloque automatiquement via le Bluetooth du téléphone après l'émission d'un petit bip strident.


Le tout est alimenté par une par une petite cellule solaire.


A l'issue de mon long parcours (heureusement en descente), je ferme manuellement l'antivol qui émet un nouveau bip et je reçois directement la confirmation du prix payé sur le téléphone. C'était exceptionnellement gratuit aujourd'hui mais le tarif habituel tourne autour de 1$ la demie-heure. J'ai trouvé le vélo un peu lourd mais c'est tout de même assez pratique pour dépanner sur de courtes distances.


Et à voir le nombre de vélos parqués près de la station de métro, je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée. Mais le gros défaut de ce système, c'est qu'il faut pédaler ! Parce que c'est quand même plus pratique le vélo électrique avec cette chaleur, vous trouvez pas ?

Pour en savoir plus sur Obike :


Il n'y a pas moins de trois sociétés à surfer sur cette nouvelle mode des vélos en libre service :


Maintenant, il ne reste plus à la ville de Singapour qu'à construire un véritable réseau de pistes cyclables...

Statistiques ethniques à Singapour

Singapour est mondialement reconnu comme un pays multi-culturel et multi-ethnique. Et quand on regarde autour de nous dans la rue, on remarque effectivement qu'il y a des gens de toutes les couleurs et de toute confessions religieuses. Mais la grande majorité de la population est tout de même chinoise ou plutôt d'ethnicité chinoise comme le politiquement correct voudrait que l'on dise.

Quand on se renseigne un peu et que l'on consulte par exemple les statistiques officielles de la population singapourienne du Department of Statistics of Singapore, on constate que Singapour est constitué de 76% de chinois, de 15% de malais, de 7% d'indiens et puis il y a les autres (va savoir ce que l'on met dedans !) qui en représentent 2 à 3%.

Dans la même étude datant de juin 2016, on voit bien que les pourcentages de population classés par ethnie sont quasiment stables sur les 10 dernières années. Surprenant quand on croise avec les taux de fécondité par femme :

 

En effet, les femmes malaises semblent avoir beaucoup plus d'enfants que les femmes chinoises. Nul besoin d'être un statisticien émérite donc pour comprendre que la majorité des immigrants de Singapour sont donc des chinois venus de Chine Populaire. Combien de fois m'est-il arrivé de demander un renseignement à un chauffeur de bus qui ne parlait pas un mot d'anglais ?

Je n'irai pas surfer sur l'épineux débat sur la xénophobie et le racisme latent des singapouriens envers les PRC qui viennent manger leur riz... Sur ce sujet, je vous conseille la lecture de l'excellent article du New York Times sur la réalité d'être chinois à Singapour.

C'est donc ainsi que depuis son indépendance en 1965, Singapour impose notamment dans chaque bloc HDB, la mixité sociale qui résulte d'un mélange culturel savamment dosé : les habitants sont « rangés » par immeuble en fonction de quotas ethniques.

Mais qui dit quota ethnique dit qu'à un moment donné où on vous demande votre ethnicité. Et cette fois-ci, nous n'y avons pas échappé car nous avons reçu il y a quelques semaines un courrier nous annonçant que notre foyer avait été sélectionné pour une sorte de recensement.


En relisant le courrier officiel du Ministry of Manpower (le Ministère du Travail de Singapour en quelque sorte) qui nous rappelle que nous n'avions toujours pas répondu à cette enquête obligatoire, il nous est précisé que nous devrons fournir des renseignements personnels tels que diplômes, détails sur nos employeurs ou revenus mensuels. Encore de quoi faire de beaux graphiques !

Je m'exécute même si on m'annonce que j'en ai pour environ 15 minutes !



Et voilà la fameuse question sur la "race"qui serait impensable en France. Ben j'ai mis Others puisque je ne peux être dans aucun des autres cas, quoique... Voilà, comme dans la série Lost,  je fais partie des Autres, ces 2 à 3% indéfinissables de la population singapourienne. Cool, non ?