La lutte contre les moustiques à Singapour
Cette semaine, nous avons eu la visite surprise d'un agent de la NEA. Non, ce n'est pas le FBI local mais juste l'agence de l'environnement à Singapour qui traite notamment des nuisances que sont les moustiques. Ces derniers ont tendance à particulièrement bien se développer sous le climat équatorial de Singapour. 30° C toute l'année et des points d'eau stagnante dus aux pluies tropicales régulières (qui ne sont pas pour nous déplaire car elles "rafraichissent" un peu nos chaudes journées !) sont les ingrédients parfaits pour le développement du nuisible !
Ainsi, l'agent assermenté s'égosille à travers la porte et j'entend : "Eniyé innspekchionne pliz !!!". Et vlà-ti-pas qu'on me dérange en plein visionnage d'un Pays-bas/Australie juste au moment où Tim Cahill met sa reprise de volley papinesque sous la transversale ! Tout ça, dans le but d'inspecter les points d'eau de notre appartement susceptibles de permettre la reproduction des moustiques ! Madame l'agent présente son badge, un peu à la manière de la NYPD, et entre d'un pas affirmé vérifier nos plantes et surtout les pots sur la terrasse. Heureusement, nous en avons peu car Mme S. n'a pas trop la main verte... Elle me rappelle quelques conseils pratiques en me sommant de vérifier régulièrement qu'il n'y ait pas d'eau stagnante (jusque dans les brosses à récurer des toilettes !) et me distribue un lot contenant un répulsif (certainement pour les balades à vélo à Pulau Ubin), un échantillon de granulés larvicides à mettre dans les pots et une lettre explicative écrite dans les 4 langues officielles de Singapour (anglais, mandarin, malais et tamoul).
Ouf, on a eu chaud car apparemment on aurait pu recevoir des amendes pouvant aller jusqu'à 200$ si jamais on avait été un peu trop négligents, en laissant par exemple de l'eau croupir dans des pots de fleurs. Nul n'est censé ignorer la loi, disait-il...
Et dans la lutte incessante contre les moustiques, le management de notre condo organise tous les lundis à 10h précises, un enfumage minutieux des parties communes et notamment dans les endroits nombreux où se trouvent plantes et arbustes de la résidence.
Je ne connais pas le produit utilisé mais si c'est un insecticide à base de DEET, ce n'est ni écolo ni très sain pour la personne qui s'en occupe à tel point qu'elle doit porter un masque et des lunettes de protection ! Donc tous les dimanche soir, on a pris l'habitude d'enlèver l'étendoir à linge sur la terrasse et de fermer toutes les fenêtres de peur que cette fumée à l'odeur nauséabonde ne s'infiltre facilement partout dans l'appartement.
A notre niveau, on a voulu essayer un produit soi-disant révolutionnaire, sain (puisque sans produit chimique !) et qui est censé repousser les moustiques femelles (celles qui se nourrissent de votre sang pour développer leurs larves) en émettant des ultrasons. Le seul problème est que son efficacité n'a pas du tout été prouvée comme le montre cet article de BBC News.
Et quand les moyens préventifs n'ont pas marché, il reste le produit miracle pour apaiser des piqures de moustiques : le baume du tigre de Singapour !
Mieux que les produits vendus dans les pharmacies françaises du type Apaisil ou Serdermil, cette pommade qui est à l'origine prévue pour soulager les douleurs d'origine musculo-squelettiques est super efficace pour les démangeaisons car elle produit une chaleur instantanée sur la zone sur laquelle elle est appliquée.
Le baume du tigre existe sous deux variétés :
- le baume du tigre rouge, utilisé pour les douleurs et contractures musculaires
- le baume du tigre blanc, utilisé pour les maux de tête, la congestion nasale, les piqûres d'insectes.
Et quand on regarde les composants, on se dit qu'on ne risque pas grand chose : camphre, menthol, huile de menthe, huile de cajeput, huile d'eucalyptus, huile de cannelier de Chine, huile de lavande et huile de clous de girofle.
En attendant, il n'y a pas de problème particulier à Singapour où le paludisme ne sévit pas. Cependant, la dengue (anciennement appelée « grippe tropicale », « fièvre rouge » ou « petit palu », infection virale, endémique dans les pays tropicaux) est présente avec quelques cas sporadiques.
Cela mobilise les autorités qui incitent fortement les citoyens à rester vigilants puisque jusqu'à maintenant seule la prévention collective est réellement efficace.
Promis, la prochaine fois je serai plus attentif à ce qu'on me raconte qu'à l'égalisation de Robben !