Le coût du panier de courses à Singapour

Quand vous dites à des gens que vous vivez à Singapour, l'une des questions qui revient le plus fréquemment est : "Et la vie n'est pas trop chère à Singapour ?" surtout depuis la sortie de certaines études présentant la ville comme la plus chère au monde

Une chose est sûre,  c'est le coût du logement et le coût d'une voiture qui font grimper la cité-Etat à la tête de ce classement des villes les plus onéreuses. Bien sûr, on ne peut pas se passer du premier, à moins d'être SDF sur Orchard road, encore que je n'en aie pas encore vu un seul depuis notre arrivée dans la ville ! En revanche, vue la petite taille de l'île, on peut très bien se passer du deuxième et utiliser les transports en commun qui sont modernes, propres et relativement bon marché.

Pour le reste des dépenses contraintes, il est assez difficile de répondre à la question du coût de la vie à Singapour car tout dépend bien sûr de votre interlocuteur. Si celui-ci a vécu ou vit encore en Norvège, tout pourra lui paraître accessible. Par contre, pour un résident européen autre que scandinave et à fortiori français, ça se discute...

Plus que de grandes phrases, le mieux est d'avoir des exemples concrets de prix.


Voici par exemple, ce que nous achetons tous les dimanches dans un petit marché fréquenté par les locaux. Avec notre beau panier de vieux plein, le contenu pris en photo nous est revenu à environ 35$. De mémoire, au détail ça doit donner quelque chose comme ça :
  • 3 mangues : 2$
  • 3 bottes de cresson : 2$
  • 3 kiwis : 1.50$
  • 1 kg de poires : 4$
  • 4 petites salades : 2$
  • 4 concombres : 2$
  • 1 botte d'asperges : 3$
  • 1 kg de carottes : 2.50$
  • 5 grosses tomates : 2,50$
  • 3 poireaux : 2$
  • 1 courgette : 1$
  • 1 petit sachet de haricots verts : 2$
  • 1 petit sachet d'échalotes/ail : 1.50$ chacun
  • des légumes verts organic/bio dont je ne connais pas le nom : 3.50$

L'avantage du marché est que cela reste relativement abordable même si parfois les prix ne sont pas toujours affichés. Et la marchande qui vous reconnait, (forcément avec vos presque 1m90 qui dépassent d'une tête la plupart des autres clients) essaie de vous fidéliser en offrant à chaque fois un Kinder Surprise à Miss Z. et/ou en vous mettant une botte de coriandre ou des sachets de tomates cerises dans votre panier.

Pour ce qui est des courses de denrées non périssables, nous passons par de nombreux sites en ligne et nous nous faisons livrer à domicile.


Celui que nous utilisons le plus souvent est Redmart car leur interface est beaucoup plus agréable (on peut zoomer et lire le devant et le dos des étiquettes des produits comme si on était en magasin) et la livraison est gratuite au delà de 79$. On y retrouve la plupart des grandes marques internationalement connues mais aussi des produits typiquement asiatiques. Leur prix sont un poil plus élevés que dans les magasins Fairprice (le Leclerc singapourien) qui ont aussi une version en ligne mais assez rebutante. Comme quoi c'est important de travailler sa division online marketing...



Enfin, comme nous ne sommes pas encore complètement végétariens, nous passons nos commandes de viandes sur un site qui s'appelle Qbfood

Les tarifs ne sont pas beaucoup plus chers que dans les magasins Fairprice ou ColdStorage mais la qualité de la viande est incomparable. Ainsi, on trouve de très bons gigots d'agneaux à 22$ le kilo ou encore de la viande fraîche de boeuf australien à partir de 20$ le kilo.

Difficile donc de conclure et de comparer par rapport au coût de la vie en France, surtout quand ça fait plusieurs années que l'on n'y habite plus hormis quelques semaines l'été. Mais globalement si on se limite au panier de courses type de tous les jours, on pourrait estimer le coût de la vie à Singapour de 5 à 10% plus élevé par rapport à la France.

Petit rappel : les prix et tarifs que je communique sont en SGD (dollars singapouriens) et un petit tout sur un site de convertisseur de devise vous permettra de les changer facilement dans votre devise. Par exemple, le taux de change actuel (relativement stable depuis presque un an) est de 1 SGD = 0.58 EUR. Il faut ainsi diviser par 2 et ajouter un peu moins de 10% du prix singapourien pour convertir en euros.

La sécurité à Singapour... ou l'art d'être étourdi !

Singapour est une ville réputée pour avoir un des taux de crimes les plus bas au monde. Avant d'arriver à Singapour, on nous avait dit : "Vous verrez, c'est un pays ultra safe sûr ! C'est idéal avec un enfant." Aucun problème de sécurité, parait-il. Et c'est vrai que depuis que nous sommes arrivés, on n'a pas souvent vu les forces de police dans les rues. Peut-être sont-ils tous en civils à chaque coin de rue pour nous mettre une amende lorsque nous traversons en dehors des passages piétons ? Encore que... La première fois que nous avons vu des policiers en uniforme a été lorsque nos voisins australiens et néo-zéolandais ont fêté un anniversaire sur leurs balcons en ayant piccolé quelques verres de vins de plus qu'à l'habitude. C'était un samedi, il était à peine minuit et ils avaient été dénoncés par un voisin... français ! Bravo la France ! Et une de mes connaissances du basket, récemment enrôlée dans les forces de police singapouriennes, me confirmait que l'essentiel de son travail était lié au tapage nocturne.

Et pourtant, c'est lors de notre périple en bus pour aller à Pulau Ubin que vous avons découvert et aperçu l'immense prison de Singapour avec tout autour des murs de 4 mètres barbelés et ce panneau rouge à la signification plutôt subtile.


Si j'ai bien compris, ça doit vouloir dire : "Si tu t'approches, je tire !"

Mais on voit souvent des affiches rappelant aux Singapouriens que "Low crime doesn't mean no crime", ce qui nous rappelle que ce n'est pas parce qu'il y a peu de crime à Singapour qu'il n'y en a pas du tout. Et pour preuve, de temps en temps on voit des affichages qui rappellent qu'il y a eu ici ou là un vol à l'étalage ou un vol de vélo.


Pourquoi tant de paranoia pour de si petits crimes, me direz-vous ? Ben tout simplement, car à force de vivre à Singapour, dans le pays des Bisounours, on a tendance à baisser un peu sa garde.

Par exemple, quand vous êtes en voyage en Thaïlande, dans un endroit hyper touristique comme Phuket, que faites-vous de votre portefeuille alors que vous aimeriez bien aller vous baigner avec femme et enfant dans cette superbe eau turquoise plutôt que de surveiller les affaires sur la plage de sable blanc ?


Ben, vous vérifiez que personne autour de vous ne vous observe et vous enfouissez le portefeuille dans le sable à un endroit aléatoire que vous seul pourrez retrouver ensuite. Infaillible ! Au point de chercher un bon moment avant de retrouver où vous l'avez caché...

Et bizarrement, lorsqu'on est de retour d'un pays voisin d'Asie du sud est, on a la fâcheuse tendance à baisser sa garde et à faire beaucoup moins attention à ses affaires. Résultat, ce qui devait arriver arriva... Il y a quelques mois alors que nous parcourions les nombreuses boutiques d'un des mall d'Orchard et que nous faisions chauffer la carte bleue du shopping dans le mall Ion Orchard, impossible de retrouver le portefeuille ! Dedans se trouvaient quand même pas loin de 200 dollars que nous venions de retirer, les cartes bancaires singapourienne et française et surtout le fameux EP lié à mon visa de travail ! Nous voilà donc en train de refaire en sens inverse tous les magasins dans lesquels j'avais fait des essayages de pantalons et autres t-shirts au cas où il ne serait pas tombé par inadvertance. Les employés très serviables, de Zara et autre Aéropostale, se démènent pour chercher dans les cabines d'essayage ou demander conseils à leurs chefs de rayons. Certains vont même jusqu'à prendre mes coordonnées pour éventuellement me contacter s'ils venaient à retrouver le précieux bien. 


Et ce n'est qu'en revenant à tout hasard dans un café où nous étions arrêtés prendre un verre une heure plus tôt que je pus enfin être délivré du stress qui m'envahissait petit à petit. Un des serveurs l'avait retrouvé sur la table, l'avait mis gentiment sous scellé comme une pièce à conviction et remis à la caisse. Et le responsable du bistrot de me demander : "Vérifiez bien que tout y est, Sir !"

Plus récemment, il y a quelques jours, nous revenions assez tard d'une soirée couscous chez des copains et Miss Z. avait eu la bonne idée de s'endormir après une heure du matin ! (Quels parents indignes sommes-nous de faire veiller une enfant de 4 ans si tard ?) Nous prenons alors le taxi, de toute façon le seul moyen de transport encore fonctionnel à cette heure si tardive. En ressortant du taxi, je sors le portefeuille, paye et prends la miss encore un peu endormie dans mes bras. Et ce n'est qu'arrivés à l'appart que je me rends compte que je n'ai plus mon téléphone Ifruit (de la célèbre marque à la pomme croquée) alors que je l'avais 30 secondes avant de monter dans le taxi puisque je l'avais utilisé pour le réserver. Après 5 minutes et 10 vérifications des poches de mon bermuda, nous rappelons mon téléphone pour espérer l'entendre sonner. Et c'est la chauffeur de taxi (oui, oui c'est rare mais ça existe en version femme !) qui répond et propose gentiment de me le rapporter. Bien évidemment, je la remercie infiniment et lui propose de lui payer la course mais elle refuse et me dit avec un grand sourire que j'ai le cul bordé de nouilles une sacrée chance que personne ne l'ai pris entre temps.


Quand j'étais ado, mes parents m'ont répété maintes fois qu'un jour à force de perdre mes affaires, je finirais par perdre ma tête. Je crois surtout que j'ai une chance incroyable d'avoir habité dans des endroits comme le Cantal, la Norvège et maintenant à Singapour...

L'expatriée de Singapour

Maintenant que Miss Z. commence à être bien à l'aise en anglais, nous sommes allés à la librairie Kinokunya d'Orchard pour chercher des livres pour enfants dans la langue de Shakespeare. Et bien sûr, il y a un rayon assez bien achalandé de livres en langue étrangère comme en allemand ou en français. C'est ainsi par hasard que nous sommes tombés sur un livre mis en tête de gondole avec un titre accrocheur pour la clientèle française : L'EXPATRIEE.

Moi qui suis friand de polars de Jo Nesbø ou de Fred Vargas, je lis la quatrième de couverture et découvre l'histoire du meurtre d'un "arabe blond" dans un condo de Singapour. Allez, emballé c'est pesé !

Et sans surprise, je dévore le livre en quelques heures. D'abord parce que ça se passe à Singapour dans des lieux que l'on connait, avec des personnes que l'on croit peut-être reconnaitre... Ensuite, il est une critique acerbe du monde des expatriés avec l'oisiveté (caricaturale ou pas) de la femme d'expat qui ragote et médit au bord de la piscine ou encore avec les vrais/faux bons sentiments des personnes participant à des associations humanitaires. Il traite également d'un sujet très sensible à Singapour, celui des rapports entre les employés (qu'ils soient occidentaux ou singapouriens) et leurs maids.

L'auteure Elsa Marpeau, qui a apparemment habité à Singapour, brouille les pistes en présentant des personnages tous plus suspects les uns que les autres tout en faisant des allers-retours incessants dans le temps dans ce roman noir digne d'un Mygale de Thierry Jonquet. En tout cas, c'est un bon thriller psychologique qui vous plonge dans la torpeur et la moiteur de Singapour.

Candidats à l'expatriation à Singapour, un conseil : c'est plutôt à lire à tête reposée l'été sur la plage quand on n'est pas trop déprimé ! Pour les autres, c'est un bon moyen de découvrir le côté obscur de la cité-Etat... Vous le trouverez en France dans toutes les bonnes librairies.

Bonne lecture !

Plein les yeux à l'aquarium de Singapour

Cela faisait un moment que nous y pensions mais c'est finalement la semaine dernière que nous sommes enfin allés à l'aquarium de Singapour. Nous devions donc aller sur l'île de Sentosa où nous n'étions pas revenus depuis novembre dernier où nous avions brunché pour l'anniversaire des louisianais-singapouriens.

Sentosa est une petite île au large de "Singapour mainland"où se trouvent une plage de sable longue de 2 km, deux parcours de golf, deux hôtels 5 étoiles, et le Resorts World Sentosa où l'on retrouve de nombreux parcs d'attraction et parcs à thèmes comme Universal Studios. C'est un peu une île à la Truman Show où rien ne dépasse et où le gazon est tondu au millimètre près...


Nous sommes arrivés en taxi mais non sans mal car le chauffeur nous avait emmenés à l'ancien aquarium celui qui s'appelle Underwater World ouvert en 1991 alors que celui que nous voulions voir se nomme S.E.A. Aquarium et se trouve dans le complexe touristique Resorts World Sentosa !


On commence la visite par une présentation de l'importance de la mer pour la plupart des civilisations asiatiques.


Puis, on entre dans le vif du sujet avec un premier aquarium avec une épave impressionnante...



On passe dans des tunnels avec des requins et raies Manta juste au dessus de nos têtes.



On observe de nombreux poissons tropicaux,


certains que Miss Z. reconnaît des coloriages tirés d'internet...



ou encore le fameux Nemo du dessin animé,



et sa comparse Dory.



Les enfants peuvent participer à des ateliers pour essayer de toucher des étoiles de mer.


Il y a aussi des aquariums aux formes surprenantes,


avec des méduses qu'on préfère voir en bocal malgré l'éclairage féérique...



Et on arrive au plus impressionnant des aquariums appelé Open Ocean où l'on peut juste rester une heure à observer le ballet qui se déroule devant nous.


Ca change du petit bocal à poissons rouges !


Il y avait même un dôme d'observation avec des explications spécifiques par des guides du musée.


Et pour finir notre visite, comme c'était la période de Pâques, on a eu la bonne surprise de voir un plongeur déguisé en lapin avec son panier d'oeufs qui pose tel un général pour la photo !

Sans être des des fans ou des passionnés du monde marin, petits et grands avons vraiment passé un excellent après-midi dans cet aquarium qui en met plein la vue. Nous avions déjà vu les aquariums de Barcelone, New Orleans et Tromsø et celui-ci les surpasse de loin ! Il est censé être l'un des plus grands aquariums du monde avec plus de 100 000 animaux marins et a coûté la bagatelle de 7 milliards de dollars. A croire que Singapour voit toujours les choses en grand...


Soirée branchouille au One-altitude

Quand on devient parent, il parait que l'on change ses priorités. Il y a donc des choses que l'on fait beaucoup moins souvent ou carrément plus du tout, comme par exemple faire une soirée à deux ou avec des amis... mais sans enfant ! En d'autres termes, comme dans une pub d'un célèbre groupe d'opticiens, ça pourrait donner ça : "Avant tous les week-ends, on allait boire un verre et écouter de la musique dans des bars de Bourbon Street Frenchmen Street et on ne rentrait qu'à 3h du mat ! Oui mais ça c'était avant..."

Le monde étant petit, en arrivant à Singapour nous avons retrouvé des collègues/copains que nous avions connus en Louisiane lors de la promo Codofil 2006... il y a déjà une éternité ! Nous profitons de leur gentillesse pour leur confier Miss Z. pour la soirée et aller faire une soirée biture arrosée dans le bar le plus haut perché de Singapour : le One-altitude !


Nous commençons par faire découvrir à nos amis gardois/norvégiens de passage le quartier de Clark Quay. Situé sur les berges de la rivière Singapour, c'était sous l'ère coloniale, un haut lieu du commerce où les jonques déchargeaient leurs biens vers les entrepôts voisins.


De nos jours, c'est devenu un quartier branché avec son lot de pubs, restaurants et nightclubs où le taux de blancs/caucasiens est nettement plus élevé que dans le reste de l'île.


C'est en quelque sorte le Bourbon Street local où l'on retrouve souvent des concerts en live.



Ce soir-là, il y avait même un souk...



Le quartier est quasiment sous abri avec un grand dôme qui vous protège des pluies tropicales...



et il y a même une soufflerie/clim pour le cas où on aurait trop chaud ! 



Il y a aussi une attraction où l'on peut faire du reverse bungee (saut à l'élastique à l'envers) ou comme ici sur la vidéo l'exreme swing où les 2 minutes de "balançoire" vous coûteront pas loin de 50$ !!!



Nous nous sommes ensuite éloignés un peu du coin attrape-touristes pour aller manger dans un resto indien où nous avons eu un buffet pour 19.90$ ! De quoi bien se remplir l'estomac malgré les plats parfois très épicés... 



Le ventre plein, nous nous dirigeons vers notre objectif : le One Raffles Place.



Au 63ème étage de ce gratte-ciel se trouve le 1-Altitude, le skybar le plus haut au monde !


Nous avions pris soin de quitter nos habits quotidiens de bouseux de nous mettre sur notre 31 par peur de se faire refouler à l'entrée car le dress code semblait très strict !


On voit passer des groupes de filles venues passer une soirée à la recherche d'un trader fortuné...


En payant 30$ pour prendre l'ascenseur et accéder au bar, on se dit qu'on paye surtout la vue...



mais nous avons quand même droit à une boisson. Pour faire original, nous choisissons un Singapour Sling !



Les "pauvres" ont le cocktail compris, sont debout et prennent des photos comme des touristes alors que les riches habitués ont réservé des banquettes et payent 2000$ la bouteille de champagne !


La jeunesse dorée de Singapour et les expats se trémoussent sur les derniers titres à la mode remixés par un DJ...

Il est presque minuit. Nous avons bu notre verre, pris des photos, sommes contents de l'avoir fait mais il est temps pour nous de quitter ce monde qui n'est pas le nôtre... On prend un taxi pour retrouver notre vie de Cendrillon... jusqu'à la prochaine fois !